7/10Les Annales du Disque Monde - Tome 28 - Ronde de nuit

/ Critique - écrit par nazonfly, le 28/08/2012
Notre verdict : 7/10 - Sous le pavé... le marrage (Fiche technique)

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Avec Procrastination, on avait laissé Ankh-Morpork se remettre péniblement d'une presque fin du monde due à de petits problèmes temporels. Ronde de nuit est la suite à peu près logique du tome précédent : pendant que certains faisaient joujou avec le temps, le commissaire Vimaire tentait, assez vainement, d'attraper un ignoble tueur, le dénommé Carcer, sur les toits de l'Université Invisible. Quand on se balade de cette façon au-dessus du repaire des mages du Disque Monde, on se dit que n'importe quoi peut survenir. C'est ainsi que, suite à une chute dans la bibliothèque, Vimaire et Carcer chutent aussi... dans le passé. Les voici de retour à Ankh-Morpork, trente ans auparavant. Et la vieille Ank-Morpork est pire que l'Ankh-Morpork qu'on a vu évoluer au fil des 27/29 tomes des Annales du Disque-Monde.

Rue de la mélassière

Car, dans ces temps anciens, le Guet n'est que l'ombre de ce qu'il sera dans l'avenir. Dans ce passé loin d'être béni, les minorités (vampires, trolls, nains, femmes) ne sont pas admis dans ce ramassis d'éclopés et de tire-au-flanc qu'est le Guet, seule force municipale. De la même façon, la société n'est pas encore aussi bien organisée qu'au temps de Vétérini (le dit Vétérini n'étant encore qu'un génial assassin) : pas de Guilde des Voleurs ou des Couturières (celles-ci se contentant de filer leurs travaux d'aiguilles et de chas de façon personnelle). Autant dire que la loi est loin d'être respectée et qu'il ne fait pas bon vivre dans cet Ankh-Morpork-là. C'est dans ce monde sans pitié et injuste que tombe Vimaire, un Vimaire qui rencontre son alter ego, jeune, naïf et idéaliste tandis que l'abominable Carcer va profiter au maximum de ces temps troublés qui vont conduire à la célèbre révolte de la Rue de la Mélassière. Et nous n'en dirons pas plus, pour ne pas déflorer le sujet principal de Ronde de nuit.

Les vieux de la veille

L'avantage des voyages dans le passé, à condition qu'ils ne durent pas longtemps, est qu'on peut découvrir des personnages connus, dans leur jeunesse. Et c'est là une des principales réussites de Ronde de nuit. Comme dit précédemment, on retrouve certes Vimaire (le jeune dans le passé) qui n'a pas l'expérience du Commissaire Vimaire (le vieux dans le futur, enfin dans le présent, enfin bref )mais ce n'est pas le personnage le plus intéressant (en cela, c'est assez raccord avec les autres épisodes du Guet). Mais surtout on découvre dans ce tome les premiers pas de Vétérini dans la magouille politicienne qu'il maîtrisera par la suite, les premières ventes du célèbre camelot ambulant Planteur ou, bien sûr, l'arrivée du jeune Chicard dans les troupes du Guet. Et ça fait réellement chaud au cœur de découvrir ces sommités dans d'autres circonstances (avec une mention spéciale à Raymond Soulier, pas encore zombie).

 

Évidemment, il y a toujours de multiples lectures aux Annales du Disque-Monde, et celui n'est pas en reste avec notamment l'aveuglement de l'armée devant le soulèvement d'une population. En tout cas, ce tome est assurément un des bons numéros des Annales, toujours dans une veine moins drôle, moins délicieusement nawakesque que les tous premiers numéros. Mais au fil du temps, on a appris à faire une croix sur le délire de l'époque Bagage/Deux Fleurs/Rincevent. Cependant suivre le Guet (et cette bonne vieille Ankh-Morpork) est toujours une agréable aventure pendant laquelle on sourit, à défaut de rire.