7/10Les Annales du Disque-Monde - Tome 27 - Procrastination

/ Critique - écrit par nazonfly, le 10/01/2012
Notre verdict : 7/10 - Avec le temps tout s'en va (Fiche technique)

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Procrastination. Art bien connu de votre serviteur qui a remis l'écriture de cette critique à... des mois plus tard. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire, dit le proverbe. Poursuivant dans le bazar temporel depuis la sortie uniquement en grand format de Le dernier héros, Procrastination est le 27ème tome des Annales du Disque-Monde chez l'Atalante, mais seulement le numéro 26 de l'édition Pocket. C'est évidemment de temps qu'il s'agit dans Procrastination. Et tout ça à cause des Contrôleurs.

Commutateur de fin du monde

Les Contrôleurs ? On en avait déjà entendu parler dans un des tomes précédents (d'après Wikipedia, il s'agit de Le faucheur, on va leur faire confiance). Les Contrôleurs sont une sorte de super-ingénieurs qualité au niveau de l'univers ; ils n'ont qu'une volonté : pouvoir tout contrôler jusqu'au moindre détail. Et la vie, surtout sur le Disque-Monde, est bien trop imprévisible pour eux. Il ne leur reste donc plus qu'à arrêter le temps et enfin tout ira pour le mieux dans le meilleur des Disque-Mondes.

On connaît la métaphore du temps comme un pantalon chez Pratchett (oui rappelez-vous, le temps c'est comme un pantalon, parfois il y a deux jambes parallèles). Mais, pour une fois, ici il n'en est rien : le temps est continu et les Contrôleurs vont sournoisement pousser un habitant de Ankh-Morpork à un peu trop faire joujou avec celui-ci (enfin celle-ci, car de la même façon que la Mort est un personnage masculin, le Temps est un personnage féminin). Il faut dire que le vieil adage est clair : si on installait un commutateur dans une caverne n'importe où, puis qu'on le flanquait d'un écriteau disant « Commutateur de fin du monde. PRIÈRE DE NE PAS TOUCHER », la peinture n'aurait même pas le temps de sécher. Plus que de temps, c'est donc de fin du monde dont il s'agit. Une fin du monde accompagnée par les Cavaliers de l'Apocalypse. Enfin s'ils arrivent à se mettre tous les cinq d'accord. Ben oui, quoi, une fin du monde, ça n'arrive pas tous les jours : il faut bien s'occuper en attendant. Pour la Mort, c'est simple bien sûr mais pour les autres qui ont tous fait leur petit chemin dans la vie, chevaucher n'est pas aussi immédiat. Et c'est encore pire pour ce curieux cinquième cavalier oublié des prophéties.

Institutrice et petit moine chauve

Heureusement il y a toujours du monde pour défendre la veuve, l'orphelin et empêcher la fin du monde. Chez Pratchett, ce ne peut décemment pas être un guerrier de 3 mètres de haut avec des muscles d'acier, ni un magicien aux pouvoirs immenses. C'est une simple institutrice qui s'y colle (enfin il est important de se rappeler que les institutrices ne sont jamais simples, et celle-ci encore moins que les autres) et elle sera accompagnée d'un moine balayeur chauve (et il faut toujours se méfier des petits moines chauves) ainsi que de son assistant balayeur.

 

Maintenant que le décor est planté, et de cette façon-là, il n'est pas prêt de se barrer, le critique se doit d'apporter son avis. Et comme dans les derniers Pratchett, c'est toujours une petite déception. Le brin de loufoquerie a disparu depuis longtemps et le Disque-Monde développe ses propres règles, différentes de notre monde (chez nous, on n'a jamais vu de yéti perdre la tête par exemple), mais des règles tout de même. Si bien que tout s'enchaîne de façon horriblement logique. Sans oublier que les personnages principaux de Procrastination sont loin d'être aussi sympathiques que Rincevent (Rincevent reviens !), Nounou Ogg ou l'agent Chicard. Procrastination reste évidemment un livre de bonne facture mais on attend toujours plus de Terry Pratchett.