Les Cercles de l'enfer
Livres / Critique - écrit par Kassad, le 16/04/2005 (
Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas enfilé une grosse daube. Un bon vieux thriller 100% prévisible, le genre d'ouvrage qu'on compulse entre deux trains. Il faut dire que ces derniers temps c'est plutôt la télévision qui remplit cet usage, et même le cinéma avec l'apparition des lecteurs de DVD portables. Pourtant ces romans n'ont pas que des inconvénients : ils permettent, en donnant un support minimal à l'imagination, de tuer le temps sans déformer les pouces comme le font les jeux de téléphones portables. Bref, voila Kassad déambulant dans les rayons de la F**C entre thrillers sous-marin(non ça j'ai déjà lu il n'y pas longtemps : La dernière torpille), serial killer sur le retour (non ça aussi j'ai déjà donné : La ligne noire) et science fiction délirante (pour le coup je viens de me tapper Comme une bête de P. J. Farmer il y a peu : finalement j'en accumule pas mal des livres de ce style...). Je tombe sur un Maud Tabachnik, le nom me dit vaguement quelque chose peut être que je confonds avec Higgins Clark ou Walters. Le titre : Les cercles de l'enfer. Un coup d'oeil sur la quatrième de couverture situe directement le style : les terroristes islamistes vont tenter de renverser l'ordre du monde. Pourquoi ne pas voir comment elle s'en tire sur le thème imposé du terrorisme international ?
Une vague d'attentats submerge l'occident qui ne tarde pas à réagir. Les cellules de crises se multiplient, et peu à peu on découvre l'origine de ces actes : la secte des Hachachins semble renaître de ses cendres. Elle réussit à coaguler toutes les frustrations et tous les groupes terroristes vers un objectif commun.
A l'instar de Tabachnik je ne vous infligerais pas de suspens impitoyable : il doit s'agir du plus mauvais roman, toutes catégories confondues, qui me soit tombé entre les mains durant ces dix dernières années. De la même manière que dans le roman, et contre tout bon sens élémentaire, où tous les groupes terroristes se liguent (vous imaginez les résistants d'extrême gauche pactisant avec les fascistes du KKK, les indépendantistes corses de mêche avec), tout contribue à faire de cette chose un produit infâme : l'indigence de l'intrigue, la non existence des personnages, la non crédibilité totale des situations et le tout, s'il vous plait, servi dans un style littéraire digne d'un lycéen médiocre. Juste un exemple pour vous montrer à quel point ça confine au ridicule. Le gouvernement français décide de céder aux terroristes après qu'ils n'aient commis que deux attentats (dont un où ils ont vidés des produits toxiques dans la Loire) : ils acceptent que les citoyens français de confession juive porte un triangle jaune. L'affaire est pliée en deux pages et d'ailleurs après on n'en parle plus, on passe à des trucs encore plus hallucinants. Si ça se voulait "crédible" autant dire que c'est raté sur toute la ligne. Et n'attendez pas de dénouement final extraordinaire non plus. Je dois dire que c'est principalement ça qui m'a fait finir ce bouquin : je me demandais comment on pouvait finir une telle histoire. Rassurez vous c'est torché en deux coups de cuillère à pot, tout va bien merci.
Je m'aperçois que j'ai déjà trop écrit sur cette daube. Mais que faisaient les éditeurs quand ils ont décidé de publier ça ? Voila la question qui me hante depuis la "découverte" de ce roman. Que se passe-t-il dans les maisons d'éditions ? C'est un peu le genre de vertige qui m'avait pris à la vision de Battlefield Earth...