La Papylooluge
Livres / Critique - écrit par knackimax, le 15/01/2009 (Un beau visuel en papier peint collé pour servir une histoire classique voire légèrement lourde. Mais le livre est bien équilibré puisqu'il plaira à tout enfant qui se respecte.
La papylooluge est un des livres de la collection La famille des Zamiloo de chez Hatier Jeunesse. Dans cette série de livres pour enfants, on retrouve Papoo, Mamoo, Papyloo, Mamyloo, Zoa et Zul (qu'on a bien fait de ne pas apeller Zuloo). Dans l'épisode présent, Papoo et Mamoo laissent donc leurs enfants chez les grands-parents en leur recommandant la plus grande prudence. Après des adieux difficiles, Papyloo montre aux enfants la luge modèle famillial qu'il leur a préparé pour dévaler les pentes pleines de neige. Mais grand-mère ne veut pas laisser les enfants sur cet engin de la mort et les emmène se balader à Zamilooville. Grand-père n'a pas l'intention de se laisser faire et enfourche sa bécane en bois pour faire la demonstration de ses talents de bricolage mais aussi de ses talents en cabriole...
La dimension papier-peint collage est assez sympathique pour etre remarquée et appréciée. On nage parfois presque dans un cubisme enfantin qui est loin d'être dénué de sens dans cete gentille histoire aux reflets argentés. La paylooluge et son bric à brac stylisé "féerie poubelle" ressemble à un monstre mythologique mal reproduit en bois et la maison des grand parents à une hutte indienne en pierre, pour ne vous citer que quelques exemples. Tout est de travers à commencer par les arbres et les sourires et l'on admire parfois au loin une route impratiquable comme on les repère si souvent dans les dessins d'enfants. Si ce n'est qu'à ce niveau purement visuel et esthétique, on apprécie beaucoup le style aventurier de cette famille un peu foldingue. Le look de cette dernière est à part entière un travail de reconstitution des plus beaux designs d'hiver des années 80 allant de la salopette vert-pomme à la doudounne orange-fluo : un vrai bonheur pour les mirettes.
Malheureusement, le couple que forment le texte et les dessins ne prennent pas par les sentiments. Certes les enfants vont adorer car les animaux personnifiés, ils aiment, les couleurs, ils aiment, et plus il y en a, mieux c'est pour leur imagination débordante. Effectivement il leur sera facile de rentrer dans ce monde des Zamiloo mais il en ressort un manque d'originalité assez flagrant et probablement bien pire : un manque de poésie. En effet, les auteurs se cantonnent à faire rimer les mots pour donner un rythme à l'histoire à la manière très scolaire du "Où sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes". Le nom des personnages en est une preuve assez flagrante et symbolise parfaitement la lourdeur de la partie écrite. Ils s'assurent ainsi les faveurs de la petite population de nos pensées mais l'histoire reste assez plate et ne vaut probablemement pas grand chose sans avoir toute la collection à portée de main une fois que les petits anges et les petits monstres se seront appropriés la famille fictive.
Un constat mitigé au final mais qui nous donne en tout cas envie de continuer sur notre lancée ne serait ce que pour observer ces images lyriques d'un temps incertain et parallèle où les chiens étaient les maîtres du monde.