Le Lombard

/ Fiche - écrit , le 26/01/2010

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Fait partie du groupe Média Participations

Historique et descriptif

Tintin et Raymond Leblanc, voilà les deux noms qu'il faut retenir pour expliquer la naissance des éditions du Lombard. Pendant la seconde guerre mondiale, trois hommes se rencontrent et partagent ensemble la passion de l'imprimé : Raymond Leblanc, André Sinave et Albert Debaty. Ils fondent ensemble les éditions du Lombard et lancent l'un des hebdomadaires les plus mythiques de l'histoire belge : Le journal de Tintin. Pendant l'après-guerre, le cinéma et la télévision n'occupaient pas des places importantes dans les pratiques culturelles comme aujourdhui. La presse restait prépondérante. Et les éditions du Lombard, avec le Journal de Tintin, allaient marquer plusieurs générations de lecteurs.


La petite maison d'édition est fondée en décembre 1944, au 55 rue du Lombard à Bruxelles. La maison investit tout d'abord la littérature sentimentale et l'actualité cinématographique (avec la revue Ciné-sélection) avant de se tourner vers la bande dessinée par l'intermédiaire d'Hergé. En 1945, Raymond Leblanc fait la rencontre d'Hergé et lui propose la création d'un journal. Dans un premier temps, Hergé est sur la réserve. Il doute de la réussite du journal dans le secteur déjà fort concurrentiel des illustrés jeunesse. Ensuite, Hergé, soupçonné de collaboration, a été interdit de publication à la Libération. En mars 1946, Hergé accepte finalement et le 26 septembre de la même année, le tout premier Journal de Tintin fait son apparition en kiosques. Hergé est directeur artistique, J. Van Melkebeke, le rédacteur en chef. L'équipe d'auteurs est composée de trois personnes : Edgar P. Jacobs, Jacques Laudy et Paul Cuvelier. Les 40 000 exemplaires tirés s'épuisent en trois jours. A l'intérieur du journal, les aventures de personnages devenus mythiques : Tintin, Blake et Mortimer, Corentin Feldoë. On trouve aussi dans ce premier numéro La légende des quatre fils Aymon, par Jacques Laudy, qui n'a pas eu la même postérité que ses camarades.

« Le Journal des 7 à 77 ans »


Malgré la pression politique forte qui s'exerce sur Hergé (même officiellement blanchi, l'auteur reste souvent accusé de collaborationnisme), le succès du Journal de Tintin est énorme. En 1946, le Journal de Tintin passe de 12 à 16 pages. Etienne Le Rallic, un nouveau dessinateur, rejoint l'équipe en 1947 et connaît le succès avec ses séries Jojo Cow-Boy et Teddy Bill. Dans le même temps, Edgar P. Jacobs, qui épaulait Hergé sur les décors et la coloration de Tintin, se retire pour ne se consacrer qu'à Blake et Mortimer. En 1948, un nouveau dessinateur entre au journal, malgré les réticences d'Hergé, qui trouvait son trait trop figé : Jacques Martin, qui a proposé au journal une nouvelle aventure se déroulant pendant l'antiquité et mettant en scène un jeune homme prénommé Alix. Arrive aussi dans l'équipe, la même année, Willy Vandersteen, le dessinateur des aventures de Bob et Bobette (en néerlandais, Suske et Wiske). C'est une véritable dream team qui se compose. « Qui refuserait de faire partie d'une si fine équipe ? » interroge Vandersteen. De plus, le Journal de Tintin s'impose comme un véritable modèle ludo-éducatif, les planches étant souvent accompagnées d'encarts thématiques d'apprentissage. Fin de l'année 1948, Raymond Leblanc prend contact avec Georges Dargaud, qui sort le premier numéro français du Journal de Tintin en octobre 1948. Si les planches de BD sont les mêmes, le contenu rédactionnel et les couvertures diffèrent et s'adaptent au nouveau public (le général Leclerc, dessiné par Le Rallic, est le héros du lancement de l'édition française).

Les années 1950 : la « dream team »

Le secret de l'Espadon
Le secret de l'Espadon
En 1950, Bob de Moor rejoint l'équipe, apportant des histoires humoristiques fortement influencées par Hergé et Vandersteen. Et, tandis que le Journal de Tintin connaît une édition vietnamienne, sortie à Saïgon, Hergé projette d'envoyer notre petit reporter à la houppette sur la Lune, 19 ans avant Neil Armstrong. La même année, Paul Cuvelier abandonne la bande dessinée, et donc Corentin. En cadeau de départ, les éditions du Lombard publient l'album des Extraordinaires aventures de Corentin, ainsi que Le secret de l'espadon de Jacobs. Les deux premiers albums de bande dessinée issus du journal à être publiées. En 1951, le Journal de Tintin officialise deux nouvelles recrues : Tibet et François Craenhals. Le Journal de Tintin a maintenant bien grandi. 350 000 exemplaires sont maintenant distribués chaque semaine dans le monde. Les nouvelles arrivées se multiplient : Fred Funcken, Albert Weinberg, Raymond Macherot... Les publications d'albums s'étendent elles aussi : Les nouvelles aventures de Corentin de Paul Cuvelier, Le fantôme Espagnol (une aventure de Bob et Bobette) de Willy Vandersteen en 1952, Le mystère de la grande pyramide de Jacobs, La grande menace de Jacques Martin et Chick Bill contre l'invisible de Tibet en 1954. Courant des années cinquante, le Journal de Tintin se consacre beaucoup aux sports, notamment à l'automobile (dessins de voitures) et au tour de France de cyclisme (L'inconnu du tour de France par Jean Graton). En 1955, Franquin, figure emblématique du Journal de Spirou dont il a relancé le personnage vedette, s'exile au Journal de Tintin, à cause de problèmes contractuels et financiers. Hergé, Jacques Martin, E. P. Jacobs, Craenhals, Tibet et maintenant Franquin ! C'est véritablement l'équipe rêvée qui se forme. Mais Modeste et Pompon, la série de gags créée par Franquin pour le Journal de Tintin, n'est pas une très franche réussite. De plus, l'auteur revient vers le Journal de Spirou, repêché par Charles Dupuis. Franquin travaillera désormais pour les deux journaux, épaulé par Michel Greg, devenant le gagman de Modeste et Pompon. En 1956, pour les dix ans du Lombard, le catalogue atteint les vingt-cinq ouvrages : Corentin, Alix, Le chevalier blanc, Pom et Teddy, Chlorophylle... A la fin de cette année anniversaire, le Journal de Tintin accueille une nouvelle pointure : René Goscinny, déjà considéré comme un scénariste-gagman parmi les meilleurs. Très prude et moralisant, le Journal de Tintin espère un peu se dévergonder avec Goscinny, réputé pour son humour corrosif. Albert Uderzo, quant à lui, rejoint le journal de Tintin l'année suivante, pour finalement lancer les aventures d'Oumpah Pah le peau rouge avec Goscinny en 1958. Dans le même temps, Jean Graton lance avec succès une série prometteuse : Michel Vaillant, sur le monde de la course automobile. Les éditions du Lombard et le Journal de Tintin n'en finissent plus de se développer, allant de succès en succès. Un développement qui pose aussi certains désagréments : « Le développement de l'entreprise a pris une telle ampleur qu'on y a le sentiment de ne plus être des artistes, mais de simples artisans corvéables. Aujourd'hui, des dizaines de dessinateurs se bousculent à la Rédaction et un désagréable climat s'y est installé » explique Willy Vandersteen, sur le départ. Le buiding Tintin est inauguré le 13 septembre 1958, scellant définitivement le passage des éditions Lombard au rang de très grosse entreprise. Le mois suivant, les lecteurs du Journal de Tintin peuvent se réjouir du retour de Paul Cuvelier et de son héros Corentin. En 1959, pour la seconde fois de son histoire, le Journal de Tintin change de rédacteur en chef. André D. Fernez avait remplacé J. Van Melkebeke, ayant quitté très tôt son poste sur le coup des protestations anti-Hergé de l'après guerre. Le rédacteur en chef historique du Journal de Tintin est donc remplacé par Marcel Dehaye, journaliste et écrivain. Autres départs : Willy Vandersteen et André Franquin, qui rompt son contrat avec Le Lombard pour retourner chez Spirou et se consacrer exclusivement à Gaston Lagaffe. « Durant toutes ces années, Charles Dupuis n'a pas arrêté de me harceler. Il n'avait de cesse que je lui revienne complètement ! Parce qu'on ne m'y suppliait pas de rester, j'ai donc choisi de quitter Le Lombard » explique le célèbre auteur.

Les années soixante, les années Greg

La prospérité est toujours au rendez-vous. Symbole de cette bonne santé, le remaniement éditorial de mars 1960 : le journal de Tintin passe de 32 à 48 pages. Cest plus dun demi millions dexemplaires du journal de Tintin qui sont tirés chaque semaine, se diffusant dans près de cinquante pays. De nouvelles séries sont lancées (Rock Derby de Greg, Hippolyte de Mazel, Flamme d'argent de Cuvelier, Tounga de Aidans) au milieu des nouvelles aventures de héros et auteurs déjà mythiques (Le piège diabolique, une aventure de Blake et Mortimer de E.P. Jacobs, Les bijoux de la Castafiore de Hergé). Georges Rémi, père du journaliste à la houppette présente d'ailleurs en 1961 aux belges le jeune Jean-Pierre Talbot, un étudiant de seize ans qui incarnera Tintin sur grand écran. En 1962, le Journal de Tintin compte dans ses rangs un nouvel espoir de la BD : William Vance, le futur dessinateur de XIII, se fait tout d'abord remarquer pour la qualité des illustrations qu'il réalise pour le journal. Vance illustre les scénarios réalisés par Yves Duval et impressionne par son dessin très détaillé et documenté. De nombreux mouvements interviennent en 1965. Pilote créé, René Goscinny quitte le Lombard pour s'y consacrer pleinement. Dans le même temps, le Journal de Tintin perd une autre pointure, Greg, qui explique que « Tintin est un journal rigide où il est impossible de percer ». Quelques mois plus tard, en janvier 1966, Greg remplace Marcel Dehaye, qu'il avait critiqué pour la faiblesse de sa politique éditoriale, au moment de son départ. A tout juste vingt-cinq ans, Claire Bretécher est quant à elle à compter parmi les nouvelles arrivées. C'est la deuxième femme admise au Lombard après Liliane Funcken. Greg dépoussière la ligne de vie sclérosée du journal et fait la chasse aux jeunes talents. Il dépêche notamment Dupa, futur créateur de Cubitus. On observe un renouvellement des grandes figures du journal. Chevalier Ardent de Craenhals connaît un très bon succès, Bernard Prince, sur des scénarios de Greg sortis du tiroir, révèle le dessinateur Hermann. Même schéma pour Luc Orient, avec Greg au scénario et Eddy Paape au dessin. Greg est véritablement l'homme clé du Journal de Tintin lors de ces années soixante. Ce dernier signe aussi la première histoire de Comanche, bande dessinée mise en image par Hermann qui allait connaître une forte longévité. Autre future grande série qui se lance fin des années soixante au Lombard ; Jugurtha, scénarisé par Yves Duval et dessiné par le tout jeune Franz (vingt ans en 1969).

Les années soixante-dix, le déclin

En 1970, un changement important intervient. Raymond Leblanc, fondateur des éditions du Lombard et du Journal de Tintin, trop absorbé par ses diverses activités de production et d'administration, confie la responsabilité du secteur presse à son fils Guy. Ric Hochet, Michel Vaillant, Dan Cooper, Bernard Prince, Luc Orient, Tounga, Corentin, Comanche sont autant de séries entamées lors de la ou les décennies précédentes et qui continuent de faire les beaux jours du Journal de Tintin. Derib fait son trou au journal, notamment en dessinant le western humoristique Go West, écrit par l'inévitable Greg. Arrivent ensuite les aventures de Buddy Longway. Le Lombard se montre dynamique, face à ses lecteurs. Un prix Lombard est mis en place, récompensant les meilleures planches de bande dessinée reçues dans le cadre du concours. Des référendums se mettent aussi en place pour sonder les goûts des lecteurs. Une époque se termine en octobre 1974, mois pendant lequel Greg annonce quitter Le Lombard pour un poste de directeur littéraire chez Dargaud. Henri Desclez, ancien de Pilote et de Le Soir, le remplace. Si les années soixante ont été un grand pic de succès pour ce qui est des ventes, les chiffres, pour les années soixante-dix, sont à la baisse. La concurrence de Pif Gadget et de Pilote y sont peut-être pour quelque chose. La bande dessinnée format album commence à gagner du terrain sur la logique feuilletonnesque du journal, en perte de vitesse. Le Journal de Tintin devient donc de plus en plus un espace pour faire connaître et promouvoir les héros et albums que publie Le Lombard. Les couvertures du Journal font dans l'attractif, en faisant des unes sur les personnalités fortes de l'époque (Elvis, Bruce Lee). Malgré tout, le Journal de Tintin parvient à trouver de nouveaux souffles. Dani, déjà connu des lecteurs pour Olivier Rameau, s'associe au jeune scénariste montant des éditions Lombard, Jean Van Hamme, pour réaliser une fiction hors norme : Une histoire sans héros. En 1975, Hergé lance Tintin dans une toute nouvelle aventure, chez les Picaros, en réadaptant le pantalon de notre jeune homme à des codes plus actuels. Depuis huit ans, le reporter avait laissé ses lecteurs sans nouvelles. En 1977, André-Paul Duchâteau remplace Henri Desclez au poste de rédacteur en chef. C'est lors de ces mêmes années qu'apparaissent dans le Journal de Tintin de nouvelles figures emblématiques, parmi les dernières : Thorgal, dont la toute première aventure, Le fils des orages, amorce une précieuse et prolifique collaboration entre Rosinski et Van Hamme. Mais aussi, plus tôt, en 1975, Bob Morane, inventé et scénarisé par Henri Vernes et mis en image par Vance. En 1978, Paul Cuvelier, figure emblématique du Journal, père de Corentin, meurt à l'âge de 54ans. A la fin de cette décennie, les séries fortes du journal sont Yakari, Ric Hochet, Robin Dubois, Buddy Longway, Comanche, Cubitus, Chick Bill, Bernard Prince, Thorgal, Jugurtha, Olivier Rameau, Clifton, Modeste et Pompon ou encore Luc Orient. Une bande dessinée bien assise, qui se retrouve bousculée dans ses conventions par l'arrivée de Martens Andréas, dont le personnage Rork surprend. La décennie s'achève en 1979 par le cinquantième anniversaire de Tintin et Milou (1929-1979).

Les années quatre-vingt, mort des dinosaures, fin de l'indépendance


La décennie nouvelle débute avec un nouveau rédacteur en chef, le jeune Jean-Luc Vernal, qui succède à André-Paul Duchateau. De nouveaux auteurs font leur apparition : Jean-Claude Servais (Tendre Violette), Michel Weyland (Aria) ou encore Sidney Bom (Julie, Claire et Cécile). Cosey, déjà couronné de succès avec Jonathan, se dirige vers ce qui fera sa véritable reconnaissance auprès du public bédéphile : les histoires courtes, avec une première, A la recherche de Peter Pan. En 1983, Georges Rémi, alias Hergé, le cofondateur du journal de Tintin, décède. Quelques années plus tard, en 1987, le deuxième mythe du Journal, Edgar P. Jacobs, père de Blake et Mortimer, disparaît à son tour. Une génération s'en va, l'autre explose. Rosinski et Van Hamme, lors de ces années quatre-vingt, délivrent leurs meilleurs albums de Thorgal : Alinoë, Les archers, puis la trilogie de . Thorgal remporte le Grand Prix du premier festival suisse de la bédé, à Sierre et arrive premier au hit parade 1984 du Journal de Tintin. Le Journal de Tintin se vend moins, les monstres sacrés disparaissent. Cela devait arriver, Raymond Leblanc allait devoir, tôt ou tard, passer le relais. C'est chose faite en 1988. La lecture change. Ce ne sont plus les périodiques, les principaux vecteurs de bande dessinée, mais bien les albums désormais. Le Journal de Tintin, il y a quelques années tiré à un demi million d'exemplaires, plafonne désormais à 120 000 exemplaires vendus. Raymond Leblanc, depuis 1984, cherchait des repreneurs pour le Lombard capables de respecter l'intégrité, l'histoire et la ligne éditoriale de sa maison. Il trouve quelqu'un digne de confiance en la personne de Rémy Montagne, fondateur du groupe Ampère qui prendra ensuite le nom de Média Participations. Un groupe qui réunit aujourdhui Le Lombard, Dupuis et Dargaud. Rémy Montagne, avocat d'affaires, militant catholique conservateur et député de droite, a su jouer de sa personnalité. « Un homme remarquable pour son charisme exceptionnel » témoigne Raymond Leblanc. Le passage sous le giron d'un dirigeant conservateur fait fuir des auteurs des éditions du Lombard, parmi lesquels Cosey ou Dufaux. « Me faudra-t-il rallonger la jupette d'Aria ? » ironise Weyland. Face à de possibles remaniements et sensibilisé par une brouille l'opposant à la Fondation Hergé, le Journal de Tintin est menacé de disparaître. Le 29 novembre 1988, le tout dernier numéro du Journal des 7 à 77 ans paraît. Raymond Leblanc prend sa retraite confiant. « La maison me semble en de très bonnes mains ».

La relance ou tentative de relance

Fin des années quatre-vingt, c'est la disette du côté de chez Le Lombard. Le renouvellement est faible, les nouvelles séries lancées ne trouvent pas leur public. De nouveaux journaux se lancent, comme Hello bédé, et Yves Sente en est nommé rédacteur en chef. Journaux qui, évidemment, ne trouvent pas véritablement de public (Hello bédé s'arrête en 1993). En 1992, Yves Sente est nommé au poste de Directeur éditorial du Lombard, place qu'il occupe toujours aujourd'hui. Peyo, après avoir terminé Le Schtroumpf financier, très certainement l'un de ses meilleurs albums, tire sa révérence. Face au non renouvellement, les éditions du Lombard piochent dans leur catalogue et restaurent de vieux classiques tels que Corentin de Cuvelier. Une relance est entamée milieu des années quatre-vingt-dix avec les retours de Derib (Red Road) et de Cosey (dont l'album Zélie, nord-sud inaugure la collection Signé). Poussé par ses blockbusters les Schtroumpfs, Ric Hochet, Johan et Pirlouit et Thorgal, Le Lombard annonce réaliser à nouveau des bénéfices en 1994.

Le Lombard aujourd'hui


Un constat s'impose lorsque l'on consulte le catalogue et les nouveautés du moment des éditions du Lombard. Cette maison d'édition au fort héritage n'a pas su se renouveler, et se sclérose en vivant sur la remémoration de son passé. Les éditions du Lombard font bien pâle figure au sein du groupe Média Participations, à côté de Dargaud et Dupuis qui ont su, avec un patrimoine tout aussi important, évoluer et continuer à lancer des nouveautés. Le Lombard lance peu de nouvelles séries, réédite beaucoup de vieux classiques qui, certains, avouons-le, sont franchement fatigués. Dans la liste des nouveautés mensuelles de la maison, on peut diviser les albums énumérés en deux catégories quantitativement équilibrées : les albums ou séries récentes, et les rééditions, plus ou moins luxueuses, de vieux classiques des temps immémoriaux du Journal de Tintin, ainsi que la continuation de certains mythes usés jusquà la moelle (Ric Hochet, qui en est à son 77ème opus en 2010, près de cinquante ans après sa création !).

En janvier 2008, Le Lombard lance un journal appelé Le Strip, destiné à prépublier certaines de leurs séries d'humour. Le 21 mars de la même année, Raymond Leblanc meurt à l'âge de 92 ans.


Les collections

Aventure Une collection un peu fourre-tout, qui réunit un grand nombre de séries qui ont fait les beaux jours du Journal de Tintin : Bernard Prince, Bob Morane, Bruno Brazil, Buddy Longway, Comanche, Corentin, Dan Cooper, Hans, Jonathan, Rork, Thorgal, entre autres.

Polyptyque La particularité de cette collection est d'annoncer, dès le tome un, le nombre de tomes prévus à la conclusion de l'histoire entamée. En dehors de ce principe, pas de réel fil conducteur, les genres abordés étant très variés.

Portail Une collection créée en 2006, vraisemblablement dans le but de créer des récits de science fiction d'une nouvelle génération.

Signé La collection de prestige des éditions Lombard, lancée en 1994 par Yves Sente avec Zélie Nord-Sud comme première oeuvre. La collection réunit des one-shot d'auteurs jugés prestigieux. On retrouve les oeuvres emblématiques des auteurs historiques du Lombard des dernières générations : Cosey (A la recherche de Peter Pan), Derib (Jo, No limits), Hermann (Caatinga, Manhattan Beach 1957) ou Rosinski (Western).

Troisième degré Une collection dédiée à l'humour, un humour « décalé et un rien insolent » dixit le site officiel du Lombard. Cette collection est jeune et cherche encore la recette du succès, malgré quelques séries au plus fort retentissement que d'autres (Mister President, Odilon Verjus).

Troisième vague Les séries de cette collection se ressemblent toutes plus ou moins dans le sens où elles abordent les genres policier et action de manière très "van hammienne", dans la lignée de Largo Winch. Alpha, IR$ et Niklos Koda présentent des héros charismatiques dans la même veine. La collection Troisième vague est d'ailleurs une véritable force de vente pour les éditions Lombard, qui, à chaque nouvel album d'IR$ ou d'Alpha, se retrouvent pour une ou plusieurs semaines dans le top des ventes BD du moment. Certaines séries, comme Vlad de Swolfs et Griffo ou Capricorne d'Andéas, sortent quant à elles des sentiers battus.


Auteurs symboliques : Hergé, E. P. Jacobs, Paul Cuvelier, Jacques Laudy, Etienne Le Rallic, Jacques Martin, Bob de Moor, Willy Vandersteen, André-Paul Duchâteau, Tibet, François Craenhals, Jean Graton, Franquin, Greg, René Goscinny, William Vance, Dupa, Hermann, Derib, Cosey, Jean Van Hamme, Dany, Grzegorz Rosinski, Michel Weyland, Jean-Claude Servais, Andreas