Du disque au livre...

/ Actualité - écrit par wqw..., le 11/09/2007

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Noël Matteï
Noël Matteï
Noël Matteï, fondateur, auteur et chanteur du groupe rock parisien Madinkà a sorti fin août un premier roman aux Editions du Bord de l’Eau, Plus bisensuel que sexuel. Cette œuvre courte (80 pages) navigue entre la sensualité et le côté charnel de la sexualité, mais aussi de la bisexualité. L’écriture de Matteï se fait visuelle, romantique et insolente puisant sa force dans les références cinématographiques (Lynch, Haneke, Kieslowski, Ki Duk) et littéraires (Duras, Nabokov, Adler, Kundera, Purdy). Un travail sur le désir d’aimer et cette inévitable solitude…

Le site des éditions LE BORD DE L'EAU
 
Les premières pages du livre
« Tout le monde me reprocherait de mentir. Le monde entier s’il savait. C’est pour ça que je ne dis rien. Pour éviter qu’on résume mes plus belles vérités à un énorme mensonge. Et parce que ça, pour le coup, ça m’énerverait vraiment. »
 
Plus bisensuel que sexuel
Plus bisensuel que sexuel
« J’ai vu Nima hier soir. C’était la deuxième fois. En dix jours. Comment nous nous sommes rencontrés importe peu pour l’instant. Disons juste que je l’ai ramené d’un de mes plus beaux rêves. L’appartement est clair, au dernier étage d’une rue de la capitale. Les rideaux sont toujours fermés quand j’arrive, et la lumière est basse. 20h37. 16 novembre. C’est l’hiver dans cette capitale d’Europe et il fait nuit. Ça ne me dérange pas que les rideaux soient fermés. Ça crée l’intimité. Ça va avec la lumière tamisée. Et puis avec la bougie, qui a succédé à cette lumière, après que nous avons parlé, et que j’ai dit que je trouvais la pièce encore un peu trop éclairée. Mais c’est juste que je regrette de ne pas voir les lumières de la ville, et le ciel, puisque nous sommes au dernier étage. »
 
« Moi aussi j’habite au dernier étage de la ville. Avec toi certains soirs, quand tu viens dormir chez moi puisque tu es ma petite amie. Notre lit est parallèle à une immense baie vitrée sur le ciel, et les rideaux ne sont jamais fermés. »

Un autre extrait
« Je ne pense pas qu’on puisse être fusionnel toute une vie avec la même personne. Sauf avec la mère je crois. En tout cas pour moi c’est comme ça. Il n’y a vraiment qu’elle pour qui je dirais que seule la mort peut nous séparer. Car c’est quand même le seul être qui m’a eu tout entier en lui. Les autres, ils n’ont eu que mon sexe, et un ébat ça ne dure pas neuf mois. (…) Je crois que si certaines nuits tu penses toutes ces choses-là, c’est peut-être seulement parce que tu m’aimes trop fort. Moi aussi j’étais comme ça il y a très longtemps, mais on ne résout rien par la peur de perdre l’autre. C’était comme ça avec Lisa aussi. Elle avait toujours peur de me perdre parce qu’elle se disait que je ne pourrais jamais l’aimer aussi fort qu’elle m’aimait. Parce qu’elle avait toujours besoin de preuves qui n’étaient pas les miennes. Elle répétait sans cesse que je la quitterais avant elle sans même voir que lorsqu’elle disait ça j’étais à ses cotés, à essayer de ne pas entendre, à attendre que l’orage passe. Elle nous pourrissait la vie. Et on aurait presque dit qu’elle n’y pouvait rien, et moi non plus. C’est pour ça que je l’ai tuée. Enfin c’est elle qui me l’a demandé. Sinon j’aurais jamais pu le faire. J’ai toujours eu horreur de décider à la place des autres. »