6.5/10La Compagnie noire - Tome 6 - La pointe d'argent

/ Critique - écrit par Guillaume, le 16/08/2007
Notre verdict : 6.5/10 - Plus sérieux que Bobby... (Fiche technique)

Glen Cook se lancerait-il dans le one shot ? Les cycles lui conviennent mieux.

La Compagnie noire poursuit ses aventures... enfin, si l'on peut dire... le sixième tome du cycle, intitulé La pointe d'argent, est en effet bien particulier. Il efface la Compagnie noire et les intervenants les plus importants pour se concentrer davantage sur une petite intrigue plus proche, plus compréhensible, moins cosmique.

Souvenez-vous... le Dominateur, vil méchant souhaitant la destruction du monde tel que nous le connaissons, a été emprisonné dans la pointe d'une flèche d'argent, elle-même contenue dans les entrailles d'un arbre-dieu.

Qui voudrait, et qui pourrait libérer cette lourde menace ? De grands sorciers souhaitant le pouvoir à n'importe quel prix ? Pas du tout... une petite bande d'escrocs sentant l'argent facile, avec un peu de ruse, va se révéler tout à fait capable de s'en sortir... Mais c'était compter sans toutes les complications que le vol de la pointe va entraîner.

Pendant ce temps, le Boiteux, sorte de demi-dieu, renaît. Et il n'est pas content. La fureur, la colère, la vengeance le guident vers ses ennemis.

Ces deux intrigues vont se croiser en un point. La ville d'Aviron risque de passer un mauvais quart d'heure.

Glen Cook mène sa barque d'une plume maîtrisée. Les non-dits sont menaçants, les choses explicites sont cruelles. Toute la mythologie développée dans les précédents tomes de la Compagnie noire est évoquée et poursuit son chemin. Les vils traîtres le sont-ils vraiment ? Les gentils sont-ils toujours sympathiques ? Les escrocs sont-ils si impitoyables ? Pas de manichéisme. Tout le monde est capable de tout. Voire même du pire.

On sait vers quels personnages vont nos sympathies, mais on est toujours surpris de constater que l'empathie reste ambiguë. Les héros entiers n'existent pas. Chacun a sa part de noirceur et d'humanité. C'est peut-être pour cela que les romans de la Compagnie noire captivent autant. Ils contiennent des personnages profondément humains, quand bien même ils disposent de pouvoirs surnaturels ou de puissances incommensurables.

La pointe d'argent ne déroge pas à la règle. On parcourt le livre en quelques heures à peine, aidé en cela par une écriture sur laquelle les yeux glissent sans mal. Cependant, ne le nions pas, il ne s'agit pas du meilleur tome du cycle. Plus proche du one-shot que de l'épisode s'inscrivant pleinement dans la série, il manque un peu d'ambition et de perspectives.