La Mort est mon métier
Livres / Critique - écrit par Filipe, le 12/04/2002 (
Né en 1908 à Tebessa en Algérie, Robert Merle a obtenu le prix Goncourt avec Week-end à Zuydcoote et le prix de la Fraternité avec L'Ile. Robert Merle a rédigé La Mort est mon Métier entre 1950 et 1952.
La Mort est mon Métier est d'abord une "re-création étoffée et imaginative de la vie de Rudolf Hoess" comme le dit lui-même Robert Merle. La première partie nous plonge au sein du milieu familial dans lequel a grandi Rudolf: l'autorité du père, l'incapacité de la mère, et la tendresse de la bonne pour compenser.
Puis Rudolf grandit. Alors pour cette partie, Robert Merle se transforme en historien quand un désir patriotique conduira le héros sur le Front allemand où il combattra avec hargne et courage. Ceci lui vaudra d'être promu au rang de directeur du camp d'Auschwitz par le Führer lui-même.
Et d'avoir sa place aux procès de Nuremberg.
La Mort est mon Métier retrace donc l'existence d'un tortionnaire de la seconde guerre mondiale. Une grande attention a été réservée à ses premiers pas, son enfance. Et l'accent est mis sur sa vie privée et ses sentiments changeants. Tantôt attendrissant, tantôt odieux, il est celui qui ordonne le massacre de milliers d'innocents dans les camps de la mort pendant la journée, et qui demande le soir à son fils ce qu'il a appris de nouveau à l'école.
On est souvent mal à l'aise tant le spectacle que nous vivons est inhumain. Insoutenables sont les propos que tient le héros, déroutantes sont ses réactions. Et en obéissant aux ordres du Reich, il plonge tout droit dans l'horreur.