8/10Les Annales du Disque Monde - Tome 29 - Le régiment monstrueux

/ Critique - écrit par nazonfly, le 19/02/2013
Notre verdict : 8/10 - In the army now (Fiche technique)

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C'est la guerre entre la Borogravie et la Zlobénie ! Vous me direz, ce n'est pas franchement nouveau étant donné que la Borogravie s'est fait une spécialité d'attaquer ses voisins depuis fort longtemps. Pour cette raison, le pays, et surtout l'armée, ont sans cesse besoin de nouveaux bras. C'est ainsi que Margot Barette se met en tête de s'enrôler pour retrouver son frère Paul : l'armée n'acceptant bien évidemment pas les femmes, elle devient Oliver Barette. Rapidement un inconnu lui conseille de placer, à un emplacement adéquat, une paire de chaussettes, histoire de ne pas se faire remarquer.

Surprises surprises

Très vite, le régiment de jeunes recrues dans lequel s'est engagée la jeune Margot (surnommée Chouquette) devient le Régiment Monstrueux : il faut dire qu'outre la présence de notre nouvelle amie, le régiment en question compte un lieutenant aux compétences limitées mais au bon fond, un caporal bête et sadique comme on ne peut en voir que dans l'armée, une tripotée de bleus plutôt inquiétants, un troll, un vampire, un « Igor » (mais si, vous savez, ces personnages contrefaits capables de repriser un bras comme d'autres réparent une paire de chaussettes) et surtout le sergent Jackrum qui a connu bien d'autres guerres. Pourtant chacun des membres de la fine équipe n'est pas réellement ce qu'il prétend être et les surprises sont nombreuses au fil des pages qui défilent sans aucun déplaisir.

Les chaussettes...

Mais revenons à nos chaussettes. Le Régiment Monstrueux est en effet une histoire de chaussettes bien placées, pas celles qui permettent d'éviter d'avoir froid mais plutôt celles qui permettent de montrer qu'on en a « dans le pantalon ». C'est l'un des sujets majeurs abordés par Pratchett dans ce tome des Annales du Disque-Monde : comment une simple paire de chaussettes (et à vrai dire, une coupe un peu courte) peut transformer une fille de bar, cible de tous les poivrots du coin, en un soldat plus ou moins respecté. Et comment un tel soldat peut mettre à mal une armée bien plus puissante, aidée, qui plus est, par la fine fleur du Guet ou presque. Oui, Le régiment monstrueux n'est pas loin d'être un roman féministe, ça se voit que Pratchett développe une maladie d'Alzheimer.

... de la Duchesse

Si on ne retrouve toujours pas l'atmosphère des premiers romans (oui cette remarque est ma marque de fabrique pour toutes les Annales du Disque-Monde), Le Régiment Monstrueux est assurément à ranger dans la catégorie des bons Pratchett malgré l'absence de personnages connus (on croise certes Vimaire et Angua du Guet mais ils ne sont là presque qu'en guise de clin d'œil). Il faut dire que le sujet se prête admirablement à la parodie : imaginez un pays contrôlé par une Duchesse que personne n'a plus vu depuis 30 ans, sous les ordres d'un dieu principal, Nuggan, qui accumule les interdits plus idiots les uns que les autres, un pays qui, qui plus est, est un véritable va-t-en-guerre. Rajoutez là-dessus Margot (une fille déguisée en homme donc), un vampire qui a troqué son addiction au sang par une addiction au café et vous aurez un mélange détonnant.