Interview de Fabien Clavel
Livres / Interview - écrit par Sylvain, le 09/05/2011Tags : fabien roman clavel auteur vampires rageot flammarion
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Fabien Clavel est né en 1978, c'est dire s'il est encore jeune (et ce n'est pas parce que je suis un poil plus vieux que je dis ça). Il est un auteur que j'affectionne particulièrement, et en plus c'est un rôliste (espèce en voie de disparition rapide, mais bon, cela fait plaisir de voir qu'il en reste).
Je suis donc très content qu'il réponde à nos questions, par des réponses que voici :
- Mais au fait, qui êtes-vous vraiment ?
Je suis quelqu’un qui partage son temps entre l’enseignement et l’écriture, ce qui n’est guère original. Sinon, je suis construit par strates : une couche d’antiquité gréco-latine, une de forêt de Compiègne, une de Paris et de sa banlieue, une de jeu de rôles, une de littérature du XIXe siècle, une de Hongrie où je réside actuellement. En mélangeant tout cela, j’imagine des histoires de fantasy (et un peu de science-fiction) depuis bientôt dix ans. Mon but est d’explorer le plus grand nombre possible de sous-genres des littératures de l’imaginaire. J’ai déjà travaillé sur un western médiéval, un thriller vampirique, une fantasy post-apocalyptique, un péplum uchronique… Bref, il reste encore du boulot.
- Quelle est votre dernière œuvre ?
La prochaine à sortir, puisque la chronologie de l’écriture ne correspond pas forcément à celle de l’édition, sera, en juin, un roman vampirique en milieu lycéen, "Le Miroir aux vampires", en diptyque chez Baam !. C’est de la bit-lit assumée, mais qui lorgne plus du côté de Buffy contre les vampires que de Twilight. J’avais envie d’avoir des vampires vraiment méchants, voire fascistes, qui savent jouer sur les peurs de notre temps pour imposer leur pouvoir.
- Est ce que la gestation a été difficile ?
J’écris assez facilement et rapidement. Quand la gestation est difficile, c’est plutôt mauvais signe pour moi. Là, tout s’est bien passé, d’autant mieux que je reprenais des souvenirs de mes propres années lycée à Compiègne. Les sensations et les impressions étaient toujours là ; je n’ai pas eu à chercher très loin. En ce moment, je suis dans le tome 2 qui se déroule à Paris et qui, cette fois, suit l’héroïne en hypokhâgne. Il devrait être prêt pour septembre.
- Dans quelle ambiance et dans quel lieu faut-il vous lire ? Avec quelle musique ?
Pour ce roman précis, le mieux serait d’aller se poser sur une souche ou un tronc abattu en forêt de Compiègne. Mais sinon, n’importe quel endroit peut faire l’affaire, que ce soit le lit, les toilettes, le salon ou les transports en commun (personnellement, ce dernier a ma préférence). Pour la musique, pas de conseil à donner. Personnellement, je m’étais fait une liste de lecture pour l’ambiance, à base de Radiohead, Yann Tiersen, Evanescence, Superbus, Skunk Anansie, Dominique A, Garbage et la BO de "We Own The Night". Et ça change du tout au tout en fonction du roman.
- Un livre de quelqu'un d'autre qui vous a plu ? Pourquoi ?
Dans mes dernières lectures, histoire de citer un auteur français, il y a "Gagner la guerre" de Jean-Philippe Jaworski dont j’avais entendu le plus grand bien. J’ai eu du mal à entrer dedans au début, mais la suite m’a emporté. C’est l’histoire d’un assassin dans un monde vaguement Renaissance. J’ai bien aimé sa manière de renouer avec la tradition picaresque.
- Une chose qui vous énerve ?
Actuellement, c’est la dérive droitière, voire extrême-droitière de la plupart des sociétés européennes. Je retrouve d’ailleurs des similitudes fortes entre la situation politique de la Hongrie et celle de la France. En réalité, cela fait plus que m’énerver, cela m’inquiète.
- Une chose à rajouter ?
Cela m’a fait plaisir de retrouver krinein, un verbe grec, comme nom de site. Du coup, je me suis replongé dans le dictionnaire Bailly pour en exhumer les différents sens : séparer, trier, distinguer, sécréter, décider, trancher, décider, résoudre, interpréter, juger, estimer, apprécier… Un bien beau programme en somme.
Je remercie Fabien Clavel pour ses réponses.