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5.5/10L'emprise des femmes - Anne Bert

/ Critique - écrit par C.Saffy, le 12/02/2013
Notre verdict : 5.5/10 - Emprise et em-pire (Fiche technique)

Tags : bert anne vie litterature livre femmes prix

Comment réagir quand on se trouve face à un livre érotique dont la qualité d’écriture est évidente, indéniable et rester totalement froid devant ses atours ? C’est le sentiment général qui prédomine une fois refermé L’emprise des femmes d’Anne Bert, et pour le coup on s’en voudrait presque de ressentir cela tant la production habituelle peut se révéler médiocre sur le plan littéraire. Alors faire la fine bouche devant un texte qui manie si bien le verbe, qui évite la métaphore trop facile et déborde de sensualité ?

C’est un ensemble de petites choses qui retient l’enthousiasme face à cette novella qui se propose d’explorer dans quelle mesure l’emprise des femmes existe, à savoir leur domination dans leurs relations avec les hommes, et peuvent-elles influer insidieusement dans tous les aspects de leur vie, surtout si eux-mêmes sont des hommes dit « de pouvoir ». Il est question d’une femme journaliste, de sa relation avec un homme puissant, elle est dans l’ombre, mais peut être vengeresse à l’occasion, ils sont tous deux mariés, elle en a bavé avec le père de son enfant avant ça, il y a alternance de points de vue… En fait, on ne sait pas très bien où on va et où on est dans cette novella où la forme poétique très riche – on est pas loin du texte incantatoire – devient une fin en soi, au détriment de l’aspect romanesque qui ne serait que prétexte. L’Emprise des femmes n’est pas un roman qui raconte une histoire à part entière, ce n’est pas non plus un roman à thèse ; on penchera plus pour une longue lettre d’amour, de désir et de ressentiment, servie par une langue qui fait la part belle à l’exaltation et au lyrisme. Un texte qui n’évite pas l’écueil du je-me-regarde-écrire, voire même qui y fonce tête baissée, et semble en permanence s’éloigner de son sujet pour privilégier le goût de la belle phrase bien polie, mais qui en vient parfois à tourner à vide.

On retiendra une beauté formelle de cette Emprise des femmes, qui en dépit d’envolées tourbillonnantes, ne parvient jamais à emporter son lecteur dans sa course. Car en vérité, on n’en sait pas plus sur une possible emprise des femmes sur les hommes, sinon un alignement de lieux communs contrebalancés par de jolis mots bien tournés.