Le dernier songe de Lord Scriven d'Eric Senabre

/ Critique - écrit par Guillaume, le 17/02/2016

Tags : jeunesse eric scriven senabre banerjee lord livre

Quand Sherlock Holmes devient un poil exotique et ésotérique et que les rôles se brouillent, que le fantastique - léger - s'invite à la fête, et que la mort d'un riche marchand d'armes se révèle être un assassinat, alors il y a du pain sur la planche pour un duo improbable.

Banerjee est un détective pas comme les autres. Il ne réfléchit pas, il ne fait pas de déduction, il se contente d'observer puis de laisser ses rêves lui parler. A partir de ses délires nocturnes stupéfiants, il démêle des affaires a priori insolubles.

Mais il a besoin d'un assistant rigoureux pour le réveiller avant que ses songes ne l'emportent vers le repos éternel. C'est là qu'intervient Christopher Carandini (Toph), un ancien journalisté à succès, ostracisé pour avoir essayé de dévoiler des vérités dérangeantes.

Ce duo atypique n'est pas sans rappeler le fameux Sherlock Holmes et son compagnon Watson. Pas qu'ils soient réellement comparables, mais bien parce que leur complémentarité est indéniable et que la logique déductive de Sherlock s'oppose assez fortement à la songerie de Banerjee, tout en aboutissant finalement au même résultat. Les assistants étant là pour cadrer leur patron et l'aider quand il sèche.

Le duo fonctionne très bien, si bien d'ailleurs qu'au delà de l'histoire, mélangeant meurtres, bizarreries et surnaturel, et l'époque étourdissante de l'Angleterre du début du 20e siècle, c'est l'alchimie des personnages qui créee une atmosphère captivante.

Le Dernier Songe de Lord Scriven, qui sort en librairie en Février - c'est-à-dire maintenant - est un beau roman, agréable à parcourir, facile à décrypter, parfois un peu trop évident, mais la plupart du temps juste assez mystérieux et intriguant pour tenir en haleine et faire lire d'une traite.

Eric Senabre n'en est pas à son premier roman. Rockin' Johnny était un livre CD dont l'histoire se passait dans le Tenessee dans les années 50, tandis que Sublutetia est un cycle de romans prenant place sous Paris.