L'Apprenti assassin - Tome 1 - L'assassin royal
Livres / Critique - écrit par Djak, le 07/03/2003 (
Fitz est le fils bâtard du prince Chevalerie, aîné des fils du vieux roi Subtil, souverain du royaume des Six-duchés. Le roi a deux autres fils : Vérité, noble d'âme mais aussi de coeur, et Royal, avide de pouvoir et de puissance.
Lorsque Fitz est ramené au château de CastelCerf, capitale du royaume, par l'écuyer de Chevalerie, le roi Subtil le prend alors sous sa protection dans le but d'en faire son assassin personnel. Il est alors confié à Umbre, un bâtard lui aussi, qui va lui apprendre toutes les arcanes du métier.
Mais voilà, tout n'est pas parfait pour Fitz. En effet, de nombreuses personnes ne cessent de lui rappeler que bâtard né, bâtard il restera. Ainsi, il doit faire face aux attaques détournées et incessantes de Royal, mais aussi subir les foudres de l'infâme Galen : son maître de magie. Menacé et encerclé par ses ennemis, Fitz va devoir pourtant se montrer courageux et fort car il va devoir déjouer les complots de Royal visant le trône de plus en plus faible de son père mais aussi repousser la menace des pirates-rouges et leur étrange pouvoir qui tentent d'envahir le royaume.
En lisant cette série, la première chose qui me soit venue à l'esprit concerne le style de l'auteur. En effet, Robin Hobb a une écriture vraiment particulière que je n'avais jamais rencontrée dans des livres de Fantasy jusqu'à maintenant. Ici, point de super héros comme on en rencontre dans les livres de Tolkien et Eddings mais juste des intrigues de cour comme on en verrait dans Les rois maudits. Cependant, ne l'oublions pas nous sommes bien dans un monde de Fantasy et la magie, le fantastique et les prouesses guerrières sont loin d'être absentes de la trame de l'histoire. Au final, Hobb arrive à faire de L'assassin royal une oeuvre cohérente dans un univers très riche.
Deuxième atout de L'assassin royal : le charisme des personnages. On peut voir dès le début du roman que l'auteur a beaucoup travaillé dessus pour en faire le point central de l'histoire. Ainsi, l'auteur n'est en fait que la locutrice dans l'histoire et c'est Fitz, le héros, qui est le narrateur. Ce point de vue interne utilisé par l'auteur a pour effet de donner plus de consistance à l'oeuvre. De plus, cela permet de s'attacher plus facilement aux personnages et en particulier à Fitz. Par moment, on peut avoir l'impression que celui-ci se trouve en face de nous et est en train de nous raconter son histoire, sa vie. Donc, on devient plus sensible à ses aventures et péripéties. On se prend à vouloir vivre avec lui.
Enfin, outre le style si majestueux et unique de cette auteur, il ne faut pas oublier de revenir sur le fond de cette oeuvre si particulière. L'intrigue est vraiment bien ficelée et on ne sait vraiment pas ce qui va se passer dans les chapitres qui suivent tout au long de la lecture. De plus, la magie est vraiment bien abordée et se montre unique elle aussi. Ici, point de boule de feu ou de tremblement de terre, tout est beaucoup plus subtil, plus sournois, plus secret. Au final, on a l'impression d'être un habitant du Royaume des Six-Duchés : ignorant de cet art que l'on sait pourtant puissant. Quant à l'idée du vif utilisée par Robin Hobb, je la trouve magnifique, un model du genre. Le vif est la faculté qu'ont les humains de parler avec les animaux, en quelque sorte de devenir un animal (ce qui est aussi un désavantage vu que ceux dotés du vif sont tués dans le royaume). Ainsi, cela permet de donner une autre vision à certaines situations, de les voir sous un autre angle et cela grâce à la relation très bien construite de Fitz et de son compagnon Oeil-de-nuit.