8/10Les Annales du Disque-Monde - Tome 9 - Eric

/ Critique - écrit par nazonfly, le 30/10/2009
Notre verdict : 8/10 - Faust jeton (Fiche technique)

Quand Pratchett s'attaque à Faust, on se retrouve en Enfer mais aussi dans la version discale de la Guerre de Troie ou dans une forêt tropicale. Quoi de plus normal ?

Faust. Un nom honni. Un nom haï. Un nom détesté qui a traversé les âges. Pas comme Eric. D'ailleurs le seul Eric dont on se rappelle faisait partie des Musclés. C'est dire ! Faust, expert en sciences occultes, a obtenu en son temps rien de moins que le service du diable. Certes contre son âme, mais c'est un petit désagrément secondaire. Eric, 14 ans, est démonologue et invoque lui aussi les puissances infernales pour qu'on puisse exaucer ses trois voeux : dominer tous les royaumes du Disque-Monde, avoir la plus belle femme de tous les temps et vivre pour toujours. Admettons qu'il a de la suite dans les idées. Seulement voilà il y a comme un hic. Le démon qui devait répondre à l'appel est occupé et c'est un homme surmonté d'un chapeau pointu qui se retrouve dans le cercle démoniaque. Un chapeau où les lettres M-A-J-E se dressent avec fierté. Tiens, tiens, ne serait-ce pas par hasard le dénommé Rincevent qui aurait trouvé un moyen de s'échapper des Dimensions de la Basse Fosse ?

Rincevent va rapidement s'apercevoir qu'il a effectivement certains pouvoirs et qu'il va tenter d'exaucer les vœux d'Eric. A la manière du Disque-Monde bien sûr. Ce qui veut dire que le maje et le démonologue (ainsi que son perroquet rose violacé, parsemé de plumes) vont se retrouver embarqués dans les pires galères au moindre claquement de doigt. Ils vont ainsi rendre une visite courtoise aux sinistres suicidaires dépressifs assassins Tézumas dont le royaume perdu dans le Klatch vénère Quetzaduffelcoatl, le Boa de Plumes. Ils vont aussi atterrir dans un cheval en bois, en pleine guerre de Tsort. Mais si vous savez, la guerre de Tsort qui a vu s'affronter Tsort et Ephèbe pour la conquête de la belle Elénor et qui s'est conclue sur une idée en bois géniale de Lavaeolus. Ou presque. Les deux héros finiront même, ou plutôt débuteront, l'histoire par la création du monde et y contribueront de manière totalement involontaire. On peut aujourd'hui le dire : sans Rincevent, la face du monde en aurait été changée ! Ces différentes aventures les conduiront directement en enfer (pavé de bonnes intentions bien sûr) qui, sous la direction d'Astfgl, se révèle largement, mais très largement pire que les tons enflammés et la température de fournaise que l'on connaît habituellement.

En révéler plus serait gâcher le suspense de ce volume qui se lit d'une traite : il faut dire qu'il est scandaleusement court ! Toujours est-il que la chance sur un million se produit toujours aussi fréquemment, que Rincevent est encore le meilleur dans tout ce qui est fuites en tous genres et que le Bagage le suit constamment prêt à flanquer une frousse de tous les diables... même aux diables. En tout cas, comme toute la série de Rincevent, Eric est à lire sans même se poser la question.